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Histoire de la Musique: une perpétuelle course au progrès

Dernière mise à jour : 26 nov. 2018

-35 000 ans A.V.J.C.: le Paléolithique supérieur:


Entre le rythme et la mélodie, on peut se demander lequel des 2 apparut le premier. La musique de cette époque avait-elle un lien avec la danse? Quoiqu’il en soit, des instruments de musique datant environ de 35 000 A.V.J.C. ont été découverts lors de fouilles archéologiques. Il s’agit pour la plupart de flûtes en os d’animaux (en phalanges de Renne par exemple) ou d’instruments de chasse.


A titre de comparaison, les premiers villages sont apparus environ 7 000 A.V.J.C., comme par exemple celui de Catal Huyuk dans l’actuelle Turquie. Les premières villes furent construites à peu près 5 000 A.V.J.C. au moyen orient.


En France, après avoir découvert les grottes préhistoriques d’Aurignac, certains archéologues ont fait l’hypothèse que l’emplacement des peintures rupestres était peut-être choisi pour… la qualité du son! Des prières étaient-elles jouées pour l’esprit d’un animal avec l’instrument justement fait de ses os ?


De -3 500 A.V.J.C. au Vème siècle


L’écriture apparut en Mésopotamie environ 3 500 ans A.V.J.C. En fait, à cette époque la plupart des connaissances étaient concentrées dans cette région. Elles se sont ensuite déplacées en Egypte, Chine et en Grèce. Une des premières « théories » de la musique a été développée en Chine a peu près 1 000 ans A.V.J.C. Elle décrivait une gamme de 5 notes (probablement proche de notre gamme pentatonique).


La plus vieille partition notée est sans doute l’Epitaphe de Seikilos et date de 200 ans A.V.J.C. Une cinquantaine de partitions datant de l’antiquité Grecque ont été retrouvées. Elles utilisent des lettres pour nommer les notes. En Grèce, les recherches ont également montré que l’enseignement de la musique était déjà pratiqué 500 ans A.V.J.C.


Parmi les instruments utilisés pendant l’Antiquité, il y avait l’Hydraulis, ancêtre de l’Orgue inventé par Ctesibios d’Alexandrie. Il était fait d’une colonne d’air équipée d’une anche et d’une colonne d’eau.

Concernant les instruments à cordes, on trouvait la Lyre faite d’une carapace de tortue et dédiée au Dieu des Arts Apollon. La Pandura (ou Tambur) était probablement un des ancêtres de la Guitare.

Parmi les instruments à vent, il y avait l’Aulos, ancêtre de la Cornemuse, fait de 2 tubes, l’un pour tenir une note pédale et l’autre pour jouer une mélodie. La Syrinx ressemblait à la flûte de Pan et était associée au Dieu Dionysos.

De petites percussions étaient utilisées comme le Sistre ou les Crotales.


En ce qui concerne la théorie musicale, Pythagore (580 A.V.J.C.) découvrit la série harmonique d’un son. On suppose que la principale gamme Grecque utilisée à l’époque pourrait être comparée au mode Phrygien actuel, mais utilisé dans un mouvement descendant (mi, ré, do, si, la, sol, fa, mi). Les Grecques avaient aussi une théorie du rythme très élaborée. Leur style de musique était monodique (une seule mélodie était jouée à la fois, les accords n’étaient pas encore utilisés). A l’époque la principale forme musicale s’appelait Nomos et consistait à raconter les mythes des Dieux Grecques avec un accompagnement musical.


Du Vème au XVème siècle: le Moyen-âge

De l’an 500 à 900 : naissance du chant Grégorien


Vers l’an 510, Anicius Manlius Severinus Boethius nommé Boèce, théoricien Romain, rédigea une synthèse des connaissances musicales Grecques (De Institutione Musica). Cet ouvrage fut une référence tout au long de l’époque médiévale.


Vers 590, le Pape Grégoire le Grand voulu imposer le Rite Romain dans toute l’Europe de l’ouest. Un chant fut sélectionné pour chaque fête religieuse du calendrier Catholique. Grégoire le Grand créa aussi le chœur officiel du Vatican (la Schola Cantorum) et choisit les textes liturgiques utilisés pour la Messe Catholique (Kyrie, Gloria, Credo…). C’est ainsi que le chant Grégorien apparut. Avant le IVème siècle, il y avait différentes façons de chanter les textes liturgiques selon chaque pays.


La structure mélodique des chants Grégorien est basée sur celle du texte, une courte pause étant marquée entre chaque phrase. L’ambitus des mélodies Grégoriennes peut aller jusqu’à un intervalle de 11ème. Ces mélodies étaient encore basées sur les modes Grecques: à chaque mode (ou gamme) correspondaient des motifs spécifiques. Ces mouvements mélodiques ont été répertoriés par Johannes Affligemensis (John Cotton) au XIIème siècle. Par exemple, on pouvait commencer par la tonique (1er degré) du mode, monter vers l’aigu ou descendre vers le grave jusqu’à la note dominante (5ème degré), marquer une pause sur celle-ci et ensuite revenir à la tonique.


A cette époque, la musique religieuse était encore vocale et monodique. Bien sûr, il était possible pour plusieurs chanteurs de chanter à l’unisson ou à l’octave. C’est à partir du IXème siècle que l’Orgue commença à être utilisé dans les églises. Cependant, il ne servait pas d’accompagnement mais plutôt d’intermède instrumental entre 2 chants sacrés.

Durant les VIIIème et IXème siècles, surtout de 750 à 814, les Rois des Francs Pépin le Bref et Charlemagne ont poursuivi le projet de Grégoire le Grand. Les progrès dans le système de notation (grâce aux Neumes) ont aussi facilité la diffusion des chants Grégoriens.


A partir du Xème siècle, les chanteurs ont commencé à utiliser une ligne rouge pour représenter la note FA, qui deviendra plus tard l’emplacement de la clef de FA. Quelques années après, le même système fut utilisé avec une ligne jaune pour le DO.


Dans son ouvrage Dialogus de musica, Odon de Cluny (882-942) décrit une « gamme » sur 2 octaves à l’aide de lettres (comme le faisaient les Grecques): de A à G (la à sol) pour la première et de « a » à « g » pour la 2ème.


Vers 1 030, les célèbres noms de notes ut, ré, mi, fa, sol, la furent inventés par Guy d’Arezzo, un moine Bénédictin Italien. Ces syllabes correspondent en fait au texte de l’hymne à St Jean-Baptiste, dans lequel la première note de chaque phrase suit l’ordre de la gamme de DO, chaque hauteur de note étant associée à une syllabe. Dans les pays Latins, cette nouvelle terminologie remplacera progressivement les lettres utilisées depuis l’Antiquité Grecque.

Ce mode de 6 notes (Hexacorde) est l’ancêtre de notre gamme majeure actuelle. Elle ne possède pas de note sensible (pas de degré VII) car l’usage de cette note impliquait alors de changer de mode. En ce temps là, il n’y avait que 3 « tonalités » différentes: une avec un SI naturel (« gamme » de sol majeur), une sans SI (do majeur) et une avec un Si bémol (fa majeur).


900 à 1 300: naissance de la polyphonie

Ars Antiqua


Dans Musica enchiriadis daté du IXème siècle, un compositeur Français inconnu décrivit comment chanter une seconde mélodie en-dessous d’un chant Grégorien. Le moine Bénédictin Hucbald de Saint-Amand (850-930) est lui aussi un des premiers à superposer une mélodie à celle du chant Grégorien.


Celle-ci pouvait être chantée au-dessus ou en-dessous: durant les IXème et Xème siècles, l’usage était d’écrire la mélodie supplémentaire en-dessous du chant Grégorien. A partir du XIème siècle, celle-ci était écrite au-dessus. On appelait cette technique l’Organum.

Au IXème siècle, les intervalles utilisés entre les 2 mélodies et considérés comme consonants étaient des unissons, octaves, 4tes ou 5tes. Les chants commençaient et finissaient toujours par l’unisson. De plus, la mélodie supplémentaire devait suivre le même mouvement que le chant Grégorien (Organum parallèle).


Ce procédé d’écriture parallèle existe aussi à la même époque en l’actuel Royaume-Uni et les pays du Nord, mais avec des intervalles de 3ces ou 6tes (le Gymel). Vers le début du XIVéme siècle, Walter Odington expliqua pourquoi ces intervalles pouvaient être considérés comme consonants. C’est aussi en Angleterre, à l’Abbaye de Reading, qu’un des plus vieux Canons fut composé (Sumer is icumen in daté de 1 260).


En France, à partir du XIème siècle, les compositeurs commencent à écrire la mélodie supplémentaire au-dessus du chant Grégorien. Cette technique s’appelle le Déchant. Pour la première fois, le mouvement contraire et quelques 3ces et 6tes de passages sont utilisées. Par exemple, la nouvelle mélodie pouvait commencer à l’unisson du chant Grégorien, monter par mouvement conjoint jusqu’à une série de 4tes, 5tes ou 8ves avec celui-ci, et pour finir redescendre jusqu’à l’unisson. Comme la plupart des chants Grégoriens commencent par la répétition de la note tonique, cela permet en effet à la nouvelle mélodie d’utiliser des notes de passages dissonantes de l’unisson jusqu’à la 4te ou 5te.


Ecole de Notre-Dame:


Le XIIème siècle a été l’âge d’or de l’Organum avec les compositeurs Léonin (1150-1210) et son élève Pérotin (1160-1230). C’est l’époque de la construction de la Cathédrale Notre dame de Paris (de 1163 à 1350) et des Croisades. Vers 1180, Léonin composa le Magnus liber Organi, recueil de chants sacrés revu plus tard par Pérotin. Certaines de ces pièces utilisent déjà 4 voix indépendantes.


Le rythme du chant liturgique est augmenté (étiré), afin de lui superposer plusieurs autres mélodies (ornementales) possédant un rythme plus rapide. De plus d’autres textes (profanes ou religieux) associés à ces mélodies commencent à être rajoutés par-dessus le chant Grégorien (ce qu’on appelle le Motet).


C’est pourquoi il a fallu améliorer la notation du rythme pour rendre toutes ces combinaisons compréhensibles, surtout en ce qui concerne les proportions entre notes courtes et longues. Pierre de la Croix (1270-1347), membre du Clergé qui vécu probablement à Amiens, propose dans son traité Ars mottetorum compilata breviter une nouvelle notation rythmique. Une théorie du rythme est aussi proposée par Francon de Cologne dans Ars cantus mensurabilis.

En France, les compositeurs de chansons profanes (les Trouvères) eurent besoin eux aussi d’une notation plus précise du rythme, étant donné que leurs paroles étaient des poèmes construits en vers. La forme AAB (forme Bar) était courante. On peut citer Adam de la Halle (†1288) et Le Jeu de Robin et Marion. Les sujets abordés par ces chansons sont l’Amour Courtois entre un chevalier et une femme issue de la noblesse.


Durant cette période, d’autres avancées ont été faites comme les barres de mesure, les notes chromatiques (# ou b) et les imitations entre 2 mélodies. Concernant la notation, à partir du XIVème siècle 4 lignes sont utilisées pour représenter les notes fa, la, do, mi (FACE dans la notation Anglo-saxonne!). Vers 1321, une synthèse des découvertes de l’Ars Antiqua fut publiée par Jacques de Liège (Speculum musicae).


Toutefois la musique médiévale reste essentiellement vocale. De plus, une grande partie de la musique instrumentale étant à cette époque improvisée à partir de motifs usuels, il ne nous en reste que peu d’exemples.


Les instruments du Moyen-âge sont assez proches de ceux qu’on trouvait pendant l’Antiquité. L’un des plus joué était sans doute la Vièle, qui ressemblait à un violon. Elle servait surtout à accompagner des danses (de façon monodique) ou à doubler la ligne du ténor dans les Motets.

Il n’y avait pas non plus d’instruments capables d’assumer le rôle de basse. Le registre le plus grave étant le ténor.


Les principaux instruments à cordes étaient la harpe Anglo-irlandaise, la Lyre, le Psaltérion (ancêtre de l’Epinette et cousin de la Cithare), le Luth et le Monocorde (ancêtre du Clavicorde). Les instruments à vents étaient l’Orgue, le Cor, la Trompette, et diverses Flûtes et Cornemuses, du moins dans leur forme médiévale.



XIVème siècle: l’Ars Nova, naissance de l’harmonie et fin du système féodal


Au début du XIVème siècle, apparaît en France un nouveau style de composition appelé Ars Nova qui marque l’apogée du style Gothique en musique. Bien qu’il s’agisse toujours de musique vocale, de nouveaux éléments de langage apparaissent comme l’usage de la note sensible (7ème degré de la gamme), les mesures et rythmes binaires, la pratique de l’isorythmie (plusieurs voix utilisant le même rythme), l’emploi de 3ces et 6tes en tant qu’intervalle harmonique réel…


La cadence parfaite sur un « accord » de tonique sans 3ce, juste avec la fondamentale et la quinte, était réalisée par approche chromatique ascendante de ces 2 notes (soprano et alto) pendant que le ténor descendait conjointement sur la tonique.


Parmi les formes musicales de l’Ars Nova, on trouve le Motet isorythmique et les Chansons polyphoniques. Les 2 principaux compositeurs de cette époque sont Philippe de Vitry (1291-1361) et Guillaume de Machaut (1300-1377).


Philippe de Vitry était évêque de Meaux. Il fut un de ceux qui utilisèrent le terme Ars Nova, notamment dans son traité Ars nova musicæ. Entre 1310 et 1316, il participa à la mise en musique du Roman de Fauvel. Ce recueil de poèmes en 2 volumes raconte l’histoire d’un âne qui devient Roi. C’est une critique de la corruption qui sévissait dans le système Féodal et le Clergé. Anonymes à l’époque, on sait maintenant que les auteurs de ces textes étaient en fait membres de la Cour Royale!


Concernant Guillaume de Machaut, il était aussi un membre du Clergé, à la cathédrale de Reims. Il est connu pour sa célèbre Messe Nostre Dame à 4 voix, composée vers 1365 peu après le siège de cette ville par les Anglais. Cette pièce peu être considérée comme une forme musicale nouvelle, la forme Messe, qui sera utilisée par de nombreux compositeurs par la suite.


Un siècle apocalyptique:


A cette époque, plusieurs catastrophes se sont abattues sur l’Europe et surtout la France comme des épidémies de peste noire de 1347 à 1352 (environ 25 millions de morts), des famines (1314-1316), la Guerre de Cent ans (1337-1453) et les tensions dues au Schisme Catholique (1378-1415) entre les Papes d’Avignon et Rome.


En réalité, ces difficultés étaient surtout le résultat de conflits permanents entre une nouvelle « classe » commerçante qui s’enrichissait et un Clergé et système Féodal en déclin. Face à l’augmentation de la population, l’exode rurale et la diminution de la taille des exploitations agricoles due aux successions, la noblesse n’avait plus les moyens financiers d’assurer la défense et la justice. En fin de compte, seul un état centralisé pouvait assumer ces nouvelles responsabilités, et non le système Féodal. Mais le bout du tunnel n’était pas loin…


En ce qui concerne la musique, le Pape Jean XXII élu en 1316 à Avignon a essayé (en vain) d’interdire les mélanges de textes sacrés et profanes, pratique courante à l’époque dans les Motets. Cet épisode illustre bien le déclin de l’influence du Clergé et les tensions qui en découlaient.


Le rôle de la musique profane Italienne pendant le XIVème siècle:


A la même époque que l’Ars Nova français apparaît en Italie du nord un nouveau style de chanson appelé Trecento. Ces pièces vocales étaient écrites pour 3 voix aigues d’homme sur des poèmes comme par exemple ceux de Pétrarque (1304-1374) et Boccace (1313-1375).

Différentes formes étaient utilisées comme le Madrigal (chanson satyrique, d’amour ou d’humour!), La Caccia (chanson de Chasse) ou la Ballata (qui possédait un refrain). On peut citer le compositeur Fancesco Landini (1335-1397), organiste à Florence.


Pour la première fois le style Italien va jouer un rôle important. A cette époque, ce sont les compositeurs Franco-Flamands qu’il va inspirer.


XVème siècle: l’époque Franco-Flamande:


En 1419, en pleine Guerre de Cent Ans, le père de Philippe le bon (1396-1467), Duque de Bourgogne, fut assassiné par des sympathisants du Roi de France (Charles VII). Ce fut une des raisons pour lesquelles il décida de rejoindre le camp Anglais et le Roi Henri V. Toutefois, en 1435, il négocia à Arras l’arrêt des hostilités contre quelques terres Françaises.


Cette période fut très prospère pour le Duché de Bourgogne. Cette région comprenait une partie des Pays-Bas, du Luxembourg, les Flandres, la Lorraine… Des villes comme Dijon, Anvers, Cambrai, Arras, Bruxelles, Lille en faisaient partie.

Rien d’étonnant que le Duché soit alors devenu le nouveau centre artistique Européen. Sans compter que la plupart des artistes Français essayaient d’échapper à la guerre. D’ailleurs, les compositeurs de cette époque voyageaient beaucoup. Un séjour en Italie était même devenu une étape indispensable. C’est pourquoi ces musiciens furent influencés par l’émergence de la philosophie Humaniste, qui sera un peu plus tard un aspect important de la Renaissance.

A la fin du XIVème siècle, les derniers développements de l’Ars Nova Français (appelés Ars Subtilior) avaient mené à un style beaucoup trop compliqué et chargé, surtout rythmiquement. Les compositeurs Franco-Flamands prirent donc plutôt exemple sur les Anglais et les Italiens. Une technique intéressante chez les Anglais, appelée Faburden (Faux-bourdon), consistait à utiliser le premier renversement des accords, jusqu’à une résolution en 5tes et 8ves.


Contrairement à l’Ars Nova dans lequel le même rythme était répété, les Franco-Flamands préfèrent varier les rythmes, même si les principes de l’imitation et du Canon sont conservés. Certains Canons seront même écrits en augmentation, diminution ou rétrograde.

La plupart des Motets et Messes de cette époque sont écrits à 4 voix réelles. Une autre différence avec l’Ars Nova est l’usage d’un seul thème principal, la même mélodie passant d’une voix à l’autre.


A cette époque apparaît aussi la forme assez libre du Madrigal qui utilise du figuralisme (symbolisme musical d’ailleurs aussi appelé Madrigalisme) pour représenter certains mots du texte chanté.


Les principaux compositeurs du style Franco-Flamands sont:


2 précurseurs : l’Anglais John Dunstable (1370-1453, Alma redemptoris mater, Quam pulchra es) et Johannes Ciconia (1370-1412) originaire de Liège mais qui vécu longtemps en Italie.


Gilles Binchois (1400-1460), ancien soldat reconvertit dans le Clergé. Il a travaillé pour Philippe le Bon. Il est connu pour ses chansons polyphoniques de Cour.


Guillaume Dufay (1400-1474, Mass of the armed man, Mass Ave regina coelorum, Mass Ecce ancillia domini). Il a travaillé pour le Duché de Savoie, à la cathédrale de Cambrai et vécu quelques temps à Rome.


Johannes Ockeghem (1420-1495, Deo gratias, Missa prolationum) était l’élève de G. Dufay et G. Binchois. Il écrivit pour l’église d’Anvers et la Cour Française. C’est un des premiers à composer un Requiem. Il est reconnu pour ses Canons.


Jacob Obrecht (1450-1505) a vécu à Cambrai, Anvers, Utrecht, Bruges…Il est connu pour ses Canons par augmentation et diminution. C’est un des précurseurs de la Fugue. Il a écrit la première Passion selon saint Mathieu connue.


Josquin Des Prés (1450-1521, Missa ad fugam, Missa pange lingua) était l’élève de J.Ockeghem et a voyagé dans toute l’Europe. Il a écrit de nombreux Motets, Messes et chansons.


XVIème siècle: La Renaissance


Le terme de Renaissance fut utilisé en 1550 par le peintre Italien Giorgio Vasari. Durant cette période, plusieurs découvertes changèrent définitivement le cours de l’Histoire: l’invention de la presse à imprimer par Gutenberg (1455), la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb (1492), le premier tour du monde réalisé par Fernand de Magellan (1522) et les progrès des sciences naturelles grâce à Galilée et Copernic.


Ce siècle a aussi connu une crise de la foi religieuse, comme le montre la Réforme Protestante menée par Martin Luther vers 1517, puis la Contre Réforme Catholique avec le Concile de Trente (1547-1563). L’Eglise Protestante donnera naissance à un nouveau style de musique vocale religieuse (les Kirchenlieder, chants Chorals à 4 voix) avec des compositeurs comme Osiander, Hassler et plus tard J.S. Bach. La Contre Réforme engendrera elle aussi un style de musique sacrée incarné par Giovanni Pierluigi da Palestrina.


La littérature philosophique connait un renouveau avec des auteurs humanistes comme Erasme (1467-1536) et Montaigne (1533-1592). Ils mettent en valeur le potentiel de l’humanité et ses réalisations, comme par exemple l’héritage des savoirs Grecques et Romains. C’est le grand retour de la pédagogie et de l’Epicurisme.


Des peintres comme Michel-Ange, Raphaël et Leonardo da Vinci sont inspirés par la nature et la perspective. Le nouveau centre artistique Européen est maintenant en Italie dans les villes de Rome, Milan, Florence…


L’Antiquité sert aussi de référence dans le domaine de la Poésie avec des auteurs comme Pierre de Ronsard et son ami Antoine de Baïf (1532-1589), qui appartenait au collectif d’auteurs La Pléïade et travaillait pour Charles IX.


En Musique, les pièces instrumentales évoquent la nature et dans les pièces vocales, les compositeurs cherchent à représenter le plus possible les paroles. Toutefois, à la fin du XVème siècle, les Franco-Flamands avaient déjà beaucoup exploité les possibilités de la voix humaine.


C’est une des raisons pour lesquelles les premières pièces uniquement instrumentales sont apparues pendant la Renaissance. Comparés à la voix, les instruments ne sont pas obligés de respirer « physiquement » (même si tous doivent respirer « musicalement »). Ils peuvent aussi jouer plus rapidement. De plus, les claviers comme le Clavicorde ou l’Epinette (le Virginal) ont une plus grande tessiture.


Le développement des instruments à claviers a aussi facilité l’usage des accords et l’enrichissement de l’harmonie. Les anciens modes ecclésiastiques sont ainsi peu à peu abandonnés et cèdent la place aux gammes majeures et mineures. Les lignes mélodiques ne sont plus écrites l’une après l’autre mais simultanément. Dans son traité Istitutioni harmoniche (1558), Gioseffo Zarlino (1517- 1590) explique ce qu’est un accord mineur ou majeur. Il recommande aussi aux organistes de doubler la basse, une remarque visionnaire qui annonce le futur rôle de la ligne de basse.


Une nouvelle « grammaire musicale » apparaît avec l’enchaînement plus ou moins conscient des degrés I (tonique), IV (sous-dominante) et V (dominante) des tonalités. On commence aussi à entendre des tierces majeures dans les accords de tonique des cadences parfaites (conclusives). Toutefois, il faudra attendre la deuxième moitié du XVIIIème siècle pour trouver des résolutions sur accord de tonique mineure.


Concernant la notation à l’époque Renaissance, c’est presque la même que la notation actuelle, avec 5 lignes et les mesures.


Parmi les pièces instrumentales du XVIème, il y a


Des transcriptions d’œuvres vocales, des arrangements de chants sacrés. Par exemple, un thème vocal pouvait être joué par un clavier pendant qu’une Viole ornementait la ligne de basse.


Des improvisations sur une basse obstinée (Grounds en Anglais) souvent issue des danses.


Des variations sur thèmes populaires (par exemple dans le Fitzwilliam virginal book de John Bull).


Des toccatas et Préludes, qui alternent entre accords plaqués et mouvements conjoints rapides (bouts de gammes), comme le jouaient les organistes de la Basilique St Marc à Venise.


Des Ricercare. Ressemblant au Motet, cette forme comprend plusieurs sections imitatives possédant chacune leur thème principal.


Différentes Danses. On peut citer le recueil publié par Pierre Attaingnant (1494-1551).

Pendant la Renaissance, les compositeurs commencent aussi à s’intéresser aux ensembles instrumentaux. Il pouvait s’agir d’instruments similaires (whole consort un quartet de Violes par exemple) ou de familles différentes (broken consort par exemple vents, cordes et voix).

L’idée d’utiliser l’espace entre 2 instruments, de « spacialiser » la musique commence à émerger. L’expérience est faite avec 2 chœurs et 2 orgues par Adrien Willaert (1490-1562) à la Basilique St Marc. C’est une première approche du style concertant.


Parmi les compositeurs de musique instrumentale de la Renaissance on trouve


Pour le Luth: Francesco da Milano (1497-1543), L.Narvaez (1500-1555, Diferencias 1538),

Orgue: Juan Bermudo, Tomas de Santa Maria (De arte de taner Fantasia 1565), A. De Cabezon qui était au service de Charles V et Philippe II, William Byrd (1542-1623) et son élève Thomas Morley (1557-1623).


Chansons de la Renaissance:


Dans la musique vocale, on trouve plusieurs forme comme: des Ballades, Rondos, Virelais (écrit en 6/8), des Villanelles (une danse Napolitaine écrites en quintes parallèles!), des Madrigaux (utilisant une mesure à 3 temps et du chromatisme), des Motets…


Les chanteurs étaient parfois accompagnés par un Luth (John Dowland 1562-1625, L. Milan, Le Roy…), dans les chansons polyphoniques françaises notamment. Parmi les compositeurs de chansons on trouve: Clément Janequin (1485-1558), Pierre Certon (†1572), Adrien Willaert (Musica nova 1559), Carlo Gesualdo, Philippe de Monte (1521-1603)…


Concernant le Motet, il a connu certaines évolutions depuis le moyen-âge. Il n’est plus construit à partir de chants Grégoriens et n’utilise qu’un seul texte. Sa structure est en 2 parties, avec imitation continue du thème principal de chaque section. Les compositeurs cherchent alors la fluidité de la mélodie et n’hésitent pas à employer plusieurs chiffrages de mesure dans la même pièce (3/4 ou 4/4). Les Motets de la Renaissance à 4 voix ne font pas un usage systématique de toutes les voix. Certains passages peuvent être à 2, 3 ou 4 voix. 2 voix peuvent même former un ensemble homogène et contraster avec les 2 autres. Ce procédé hérité de Josquin des Pres est appelé Binicium.


2 grands compositeurs de la Renaissance:


Giovanni Pierluigi da Palestrina (1526-1594) était chef de chœur à la Chapelle Sixtine et a suivi les consignes du Concile de Trente. Ses pièces vocales sont basées sur un chant Grégorien et utilisent un flot continu de notes. Selon la longueur et le sens du texte, il utilise différents procédés comme l’homophonie pour les textes longs, ou la polyphonie et le contrepoint pour les textes plus courts. C’est son élève Thomas Luis de Victoria (1548-1611) qui lui succéda à la célèbre Chapelle.


Roland de Lassus (1532-1594) était au service de Charles V. Né à Mons en Italie, il voyagea beaucoup: à Naples, Munich où il fut Maître de Chapelle à la Cour Bavaroise, à Fontainebleau… On peut remarquer dans sa musique la primauté du Soprano et le « nouveau » rôle donné à la basse avec l’usage des degrés tonals. Il écrivit aussi des Madrigaux sur des textes de Francesco Petrarca (1304-1374) or Luigi Tansillo…

On peut citer parmi ses pièces: Magnum opus musicum, Laudate dominum, Missa pro defunctis, Les larmes de St Pierre, Lamentations du prophète Jérémie…


L’époque Baroque (1600-1750): basse continue, l’Opéra, les Suites de Danses, Concertos, Fugues…


Dans la Littérature et la Musique, on observe souvent les mêmes différences entre les styles Baroque et Renaissance. Par exemple, Ronsard, Rabelais et Montaigne n’abordaient pas les mêmes sujets que Descartes et Malherbe. La réflexion prend peu à peu le dessus sur l’émotion et les couleurs locales.


Cette période commence avec Claudio Monteverdi (1567-1643), « inventeur » de l’Opéra. Il fut un des premiers à utiliser la 7ème de dominante sans préparation. Le Baroque s’achève en apothéose avec l’Art de la Fugue et la mort de J.S. Bach en 1750.


Les principales caractéristiques de ce style sont l’ornementation des lignes mélodiques, une nouvelle façon d’écrire la basse appelée Bassus continuus et le chiffrage des accords et de leur renversements pour les instruments à clavier. Bien que la mélodie accompagnée existe déjà, le contrepoint et l’imitation restent prédominants. Concernant le rythme, on a un flot continu de notes entre les différentes lignes mélodiques et peu de silences (sauf bien sûr dans les Préludes, Récitatifs, Sarabandes ou Arias).


Plusieurs traités contiennent des théories de l’harmonie et de la composition comme celui de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) L’harmonie réduite à ses principes naturels.


De nombreuses nouvelles formes musicales apparaissent:


L’Opéra, par exemple l’Ofeo de Monteverdi (1607), Dafne de Jacopo Peri (1561-1633),

La Cantate, qui alterne entre récitatifs et Arias comme dans l’Opéra,

L’Oratorio, qui ressemble à un Opéra sans mise en scène,

Le Concerto Grosso sollicitant des familles entières d’instruments (Concertos Brandebourgeois de J.S Bach) ou le concerto de Soliste, en 3 sections (vif, lent, vif),

La Sonate d’Eglise en 4 parties,

Les Suites de Danses,

La Fugue,

La Sonate de Chambre (Sonata da camera) qui ressemble dans sa forme aux Suites de Danses,

L’Ouvertur à la Française en 3 sections (lent, vif fugué, lent) ou à l’Italienne (vif mélodique, lent, vif),

La Toccata (pour Orgue, Clavecin) qui est une démonstration de virtuosité et peu évoquer le Prélude,


Tempérament égal, inégal, et accords des instruments à clavier:


Pendant la Renaissance, la musique modale à peu à peu été remplacée par les gammes majeures et mineures modernes. Mais le principal avantage de ces nouvelles gammes étant la modulation (le changement de tonalité ou gamme), en faire un bon usage nécessitait donc de pouvoir justement jouer dans ces 24 tonalités (12 majeures, 12 mineures).


Cependant, la plupart des instruments de cette époque, en particulier les claviers, ne sonnaient pas « juste » dans toutes les gammes. En effet, un Clavecin (ou un tube d’Orgue) n’est utilisé que pour jouer une seule note alors qu’une corde de Luth « contient » déjà tous les intervalles. C’est pourquoi il fallu trouver une nouvelle façon d’accorder les instruments à claviers.


G. Zarlino, chef de chœur à la Basilique St Marc (1563-1590) explique dans son ouvrage Istitutioni harmoniche (1558) quel est le rapport de fréquence entre 2 harmoniques naturelles: par exemple, la note la plus aigue d’une 3ce majeure vibre 1,25 (5/4) fois plus que la note grave. Cependant, cette façon de définir les intervalles entre 2 hauteurs posait un problème puisque plusieurs rapports de fréquences peuvent être trouvés pour un même intervalle. Par exemple, la seconde majeure est-elle définit par 9/8 ou 10/9?


De plus, l’harmonique si# 6 ne correspond pas au do 7! Elle est plus grave d’un 9ème de ton. Toute la question de l’accord du clavier peut donc se résumer à comment répartir cet écart. Pour que si# 6 et do 7 sonnent de la même façon, cela implique qu’une distance de 7 octaves soit la même que 12 quintes. Il y a plusieurs façons d’arriver à ce résultat: avec le tempérament égal ou avec les autres tempéraments. Dans le tempérament égal utilisé de nos jours, chaque demi-ton ou seconde mineure correspond à 1/12 de l’octave.


Il peut être étonnant de savoir que celui-ci ne fut adopté qu’au début du XXème siècle, même s’il est vrai que, après tout, le but des compositeurs Baroques était seulement de pouvoir jouer dans tous les tons. D’autres tempéraments étaient donc utilisés à cette époque comme celui d’Andreas Werckmeister. Comme c’est le cas entre les harmoniques naturelles, avec un tempérament inégal, un même intervalle n’a pas forcément toujours exactement la même distance : certaines 5tes, 2des… sont plus grandes que d’autres.


Parmi les compositeurs Baroques, on peut citer:


Heinrich Schutz (1585-1672), élève de Monteverdi et Giovanni Gabrieli. Il écrivit beaucoup de musique religieuse (3 Passions, des Madrigaux…),

Jean-Baptiste Lully (1632-1687) au service de Louis XIV. Il travailla aussi avec Molière (Jean-Baptiste Poquelin). Parmi ses pièces on peut citer Atys,

Henry Purcell (1659-1695), Dido and Eneas, King Arthur…

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) qui travailla aussi avec Molière, on peut citer Te Deum, Médée, Le malade imaginaire…

Dietrich Buxtehude (1637-1707), Cantatas, pieces pour Orgue et Clavecin,

François Couperin (1668-1733), Suites de danses pour clavecin,

André Campra (1660-1744), L’Europe Galante

J.S Bach (1685-1750), Kunst der fuge, Musikalische Opfer…

Domenico Scarlatti (1685-1757), 550 Sonatas

Georg Friedrich Haendel (1685-1759), Almira, Deidamia, Concertos pour Orgue…

Jean-Philippe Rameau (1683-1764), Les Indes Galantes,

Georg Phillip Telemann (1681-1767), Fantaisie pour Clavecin, Concertos…


1750-1820: L’époque Classique: action dramatique, forme Sonate et Symphonie


Voila la période et le style que désigne vraiment le terme « Classique » qui, par extension a été ensuite utilisé pour désigner toutes les musiques dites « savantes ». Ce vocabulaire connu de tous pose donc implicitement comme référence le style de cette époque (le style Mozart).

Dans l’architecture, le style Classique de Versailles apparaît beaucoup plus tôt qu’en musique. C’est aussi le cas dans la Littérature. Pour la musique, il faudra attendre la 2ème moitié du XVIIème siècle. Il y a plusieurs différences entre le Baroque et le Classique concernant les formes utilisées, le rythme et l’arrangement.


La forme Sonate fait son apparition. Elle utilise 2 thèmes bien identifiables et 3 parties. On la trouve dans la plupart des mouvements de quatuor à cordes et des Symphonies. Dans la première partie, l’exposition, les 2 thèmes sont joués. Le premier thème est dans la tonalité principale et le 2ème peut être dans la tonalité de la dominante (ou de la relative majeure si la ton de départ est mineur).


Ces 2 thèmes ont différentes caractéristiques : l’un peut être « mélodique » (par exemple avec de longs rythmes et de petits intervalles, joué par les instruments à vents dans les symphonies), l’autre peut être plus « rythmique » (avec des rythmes plus rapides, joués par les cordes).

Après cette première partie, il y a une section intermédiaire dans laquelle des éléments mélodiques et harmoniques de l’exposition sont réutilisés de manière séquentielle avec quelques modifications et dans diverses tonalités.

Pour finir, la dernière partie (réexposition) rejoue les 2 thèmes principaux, mais cette fois-ci dans la tonalité principale.


Concernant l’arrangement pour clavier, un nouveau type d’accompagnement apparaît: la basse d’Alberti. Celle-ci utilise des arpèges brisés et détruit donc l’indépendance des voix qui était chère aux compositeurs Baroques (le contrepoint) puisqu’elle les met sur le même plan. Ce type de réalisation de main gauche permet toutefois de fournir les 2 voix nécessaires pour réaliser une mélodie accompagnée: une ligne de basse, des arpèges (ténor, alto) et une mélodie au soprano. Pour autant cela ne signifie pas que le contrepoint disparaît totalement à l'époque Classique.


Au niveau du rythme, celui-ci est maintenant utilisé comme effet théâtral. Il y a une plus grande variété de rythmes et surtout de silences. On peut penser par exemple au célèbre motif de 4 notes de la 5ème Symphonie de Beethoven.


Les effets de « coup de théâtre » sont importants pour les compositeurs Classiques, même dans les autres formes que l’Opéra. De plus, le courant littéraire appelé Sturm and drang a fortement influencé Haydn et Mozart. Ce style de roman sombre et tragique c’est traduit en musique par l’usage de tonalités mineures et d’effets de clair-obscur. On peut citer le roman de Johan Wolfgang von Goethe (1749-1832) Les souffrances du jeune Werther publié en 1774, annonciateur du Romantisme.


En musique, le Classicisme a aussi certainement un rapport avec les ouvrages Français du siècle des Lumières et les idées révolutionnaires d’auteurs comme Montesquieu (Charles de Secondat 1869-1755), Voltaire (François-Marie Arouet 1694-1778) et Denis Diderot (1713-1784).


Une autre innovation importante des compositeurs Classiques est la Symphonie. Cette nouvelle forme orchestrale a été développée par l’école de Mannheim avec des compositeurs comme Carl Philip Stamitz (1745-1801).


C’est aussi à cette époque que les musiciens et compositeurs commencent à vendre leurs services par eux-mêmes. Le compositeur Christoph Willibald von Gluck (1714-1787) milite d’ailleurs pour leur indépendance.


Les principales formes Classiques sont


Le Lied (ABA)

Le Quatuor à cordes (commençant par une forme Sonate, puis avec un 2ème mouvement dans une forme ABA ou thème et variations, et ensuite un menuet et un rondo)

La Symphonie (vif, lent, menuet, vif)

L’Opera et l’Opera comique (le Singspiel)

Le Concerto, qui commence avec une introduction orchestrale, les 2 thèmes, et la Cadenza du Soliste. Le 2ème mouvement est plus lent et lyrique et peut avoir une forme ABA ou Sonate. Le 3ème mouvement peut être écrit sous la forme d’un Rondo Sonate ou Thème et variations.


L’Ecole de Vienne: les 3 principaux compositeurs Classiques


Joseph Haydn (1732-1809), composa de nombreuses Symphonies, quatuors à cordes, opéras, messes, concertos…

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), élève de Haydn, écrivit beaucoup d’Opéras (Don Giovanni, Die Entführung aus dem Serail, Die Zauberföte, Cosi fan tutte, Le nozze di Figaro…), des Sonates pour Piano, concertos, symphonies, un requiem, des quatuors à cordes…

Ludwig von Beethoven (1770-1827), était aussi élève de Haydn vers 1792-1796. Il composa des Symphonies (la 6ème appelée Pastorale et la 3ème nommée l’Héroïque), un seul Opéra Fidelio, des concertos pour pianos, des sonates pour piano (notamment les 3 dernières), des variations, quatuor à cordes…


1820-1900 Le malaise des générations Romantiques


Le style Romantique apparaît d’abord dans la littérature à la fin du XVIIIème avec Jean-Jacques Rousseau et au début du XIXème siècle, après le constat de l’échec de la Révolution Française, interprété comme étant aussi celui des idées des Lumières. C’est le début de l’exode rural, l’urbanisation, l’individualisme et l’usage des drogues pour certains. Le Roman René de François-René de Chateaubriand (1768-1848) en est un bon exemple, ainsi que la pièce de théâtre Lorenzaccio d’Alfred de Musset (1810-1857) et les œuvres de Stendhal (1783-1842). Le sentiment Romantique, aussi nommé le « Mal du Siècle » est un divorce entre l’individu et une société corrompue à laquelle il ne peut s’identifier.


En musique, ce courant artistique est incarné par les couples de Robert et Clara Schumann ou Frédéric Chopin et Georges Sand (Amantine Dupin de Francueil). Dans ce nouveau style, le symbolisme musical prend du recul, l’écriture devient moins directement figurative, même quand elle est inspirée de poèmes ou peintures.


Pourtant, les compositions ont un aspect narratif, descriptif qu’on appelle la « musique à programme », bien illustrée par la nouvelle forme orchestrale du Poème Symphonique ou les Pièces de caractère comme les Nocturnes.

Au niveau de la forme, la nouvelle technique du Leit-motiv apporte de l’unité aux compositions. Il s’agit d’un bref motif mélodique cité tout au long de la pièce (pour représenter un personnage par exemple dans Till L’espiègle de Richard Strauss ou dans les Opéras de Wagner).


Les compositeurs Romantiques utilisent aussi de grands intervalles mélodiques, des tonalités altérées (avec beaucoup de bémols ou de dièses), des modulations éloignées, des tensions mélodiques et harmoniques, du chromatisme… Un des plus influents fut sans doute Richard Wagner (1813-1883), l’un des premiers à employer l’accord bVI 7 #11, substitut de l’accord V/V (ouverture de Tristan und isold). Il est aussi connu pour son usage des demi-tons (le chromatisme). Son beau-père Franz Liszt (1811-1886), a lui aussi apporté d’étonnantes innovations harmoniques (La lugubre Gondola).


Des compositeurs comme César Franck (1822-1890) et ses élèves (comme Vincent d’Indy (1851-1931)) ont beaucoup été inspirés par le style Wagnérien. D’autres comme Camille Saint-Saëns (1835-1924) et ceux à qui il enseigna (comme Paul Dukas (1865-1935) et Gabriel Fauré (1845-1924)) préfèrent garder un style plus français.


Parmi les formes Romantiques on trouve:


Le Poème symphonique (L’apprentis sorcier de Paul Dukas, La Moldau de Bedrich Smetana…)

Des Nocturnes, Danses (Mazurkas, Valses, …),

Fantaisies,


Parmi les compositeurs Romantiques:


Franz Schubert (1797-1828), Symphonies, Sonates pour Piano, plus de 600 lieder

Félix Mendelssohn (1809-1847), Symphonies, Concertos, Préludes pour Orgue, Quatuors…

Robert Schumann (1810-1856), Carnaval, Kinderszene, Liederkreis, Dichterliebe…

Piotr Ilitch Tchaïkosky (1840-1893), Casse-noisette, Le lac des Cygnes, Quatuors à cordes, Symphonies…

Johannes Brahms (1833-1897), Variations et Sonates pour Piano, Musique de Chambre, Symphonies, Concertos…

Gustav Mahler (1860-1911), Das lied von der Erde, Kindertotenlieder, 5th Symphony…

Richard Strauss (1864-1949), Elektra (utilisant la modulation continue), Till L’espiègle, Metamorphosen…


Musique réaliste du XIXème siècle


Modest Moussorgski (1839-1881), Sans soleil, Une nuit sur le mont Chauve, Boris Godounov, Tableaux d’une exposition (pour Piano)…


L’Epoque Moderne


Le Symbolisme: Claude Debussy (1862-1918), Prélude à l’après-midi d’un Faune, Jeux, Préludes pour Piano, La Mer, Pelléas et Mélisande…

Utilisation d’enchaînement d’accords de type modal, gammes pentatoniques ou par-ton, d’accords transposés traités comme « objets sonores »…

Eric Satie (1866-1925), Gymnopédies, Vexations…


Impressionnisme: Maurice Ravel (1875-1937), Le tombeau de Couperin (Néo-baroque), Pavane pour une infante défunte, Daphnis et Chloé, Ma mère l’Oye, Jeux d’eau…

Utilisation d’accords étendus, progressions modales…


Le XXème siècle: disparition de la tonalité et démarche néo-Classique:


La lente (mais belle!) agonie du Romantisme débouche au début du XXème siècle sur le courant Expressionniste. Ce mouvement émerge d’abord en Peinture à la fin du XIXème, par exemple chez Edvard Munch (Le cri). Marqué par la peur du premier conflit mondial, on pourrait le décrire comme très intense et même violent. En Peinture, ce style se démarque de l’impressionnisme Français plutôt inspiré par la nature. Contrairement à celui-ci, l’Expressionisme ne cherche pas à décrire la réalité mais plutôt directement l’émotion qui s’en dégage.


En musique, cela se traduit par l’usage des 12 demi-tons de la gamme chromatique et la disparition d’une tonalité stable ou facilement identifiable. Pendant les années 20, un vrai système dodécaphonique (utilisant les 12 notes de façon systématique) sera mis au point par Arnold Schoenberg (1874-1951) avec ses pièces pour Piano, dans un style plutôt abstrait (Fünf Klavierstücke opus 23).


Les principaux compositeurs expressionnistes sont Arnold Schoenberg, Anton Webern (1883-1945) et Alban Berg (1885-1935), ce qu’on appelle parfois la 2ème Ecole de Vienne.


Exemples de pièces Expressionnistes


Le Mandarin merveilleux de Béla Bartok.

Pierrot lunaire, Ewartung d’Arnold Schoenberg.

La plus importante composition du XXème a peut-être bien été créée en 1913: Le Sacre du printemps, ballet d’Igor Stravinsky (1882-1971).

Wozzeck, Opéra d’Alban Berg sur une tragédie sociale.


L’approche Néo-classique


Ce terme quelque fois un peu « fourre-tout » peut soit désigner certaines pièces écrites pendant l’entre deux guerres ou simplement la démarche qui consiste à réutiliser des formes ou un type d’écriture des époques de la Renaissance, du Baroque ou Classique… Contrairement au courant Expressionniste, ces compositeurs préfèrent garder un lien avec la tonalité, ce qui n’est pas forcément incompatible avec la modernité.

Les compositeurs du Groupe des six (Arthur Honneger, Francis Poulenc, Darius Milhaud connu pour l’usage de la polytonalité…) ainsi que Sergueï Prokofiev, Paul Hindemith… appartiennent à ce « mouvement ». Même Igor Stravinsky utilisa cette « méthode » dans Pulcinella par exemple.


Les inclassables:


George Gershwin (1898-1937) est connu pour son Opéra Porgy and Bess et ses nombreuses comédies musicales. On peut être surpris d’apprendre qu’il fut un ami proche d’Arnold Schoenberg! Son style mélange certains éléments du XIXème siècle avec le Blues et le Jazz (Rhapsody in blue), c’est pourquoi on le considère parfois comme un des précurseurs de la Crossover music.


La chanson I got Rhythm qui apparait dans sa comédie musicale Girl crazy utilise la célèbre forme AABA. Celle-ci, d’ailleurs parfois appelée “Rhythm changes” en anglais, a ensuite été utilisé dans beaucoup de chansons des années 30 et 40.


Un autre grand compositeur du XXème siècle est György Ligeti (1923-2006, L’escalier du Diable). Ces pièces sont souvent basées sur un groupe de notes ou des intervalles particuliers (Musica ricercata).


Olivier Messiaen (1908-1992, Quatuor pour la fin du temps) a lui aussi développé son propre type d’écriture, inspiré par la musique Indienne, les gammes diminuée et même les chants d’oiseaux!


Depuis 1950:


Le Dodécaphonisme (l’utilisation des 12 sons en série, et même le sérialisme intégral) est exploré par les compositeurs de l’école de Darmstadt. On peut citer Karlheinz Stockhausen (1928-2007, Tierkreis) et Luciano Berio (1925-2003, listen to the Sequenza IV).


Electro-acoustique:


Ce terme regroupe les musiques créées avec du matériel électronique, que ce soit pour enregistrer des sons, pour les produire artificiellement, ou les 2. L’un des premiers à imaginer comment la technologie et la bande son pourraient intervenir dans la musique fut Edgar Varèse (1883-1965, Désert). Le mouvement de la musique Concrète s’est ensuite développé autour de « 2 Pierres »: Pierre Schaeffer (1910-1995) et Pierre Henry (1927-2017, Le temple d’Emese, Fragments pour Artaud). On peut aussi citer François Bayle (1932- ? Toupie dans le ciel).


Musique Spectrale


Cette technique de composition est basée sur la série harmonique d’un son tenu (ou d’un timbre particulier) et son évolution pendant la résonnance. On peut citer Tristan Murail (1947-?) et Gérard Grisey (1946-1998 Vortex temporum).


Blues et Jazz:


Les origines du Jazz viennent de l’Etat de la Louisiane dans la ville de la Nouvelle Orléans (notamment le quartier de Storyville) et de Saint-Louis (Missouri). A la fin du XIXème siècle, plusieurs styles de musique coexistaient dans cette région comme le Gospel, la musique Romantique et Afro-cubaine. Ce mélange donna naissance aux formes du Rag-time et du Blues. On peut citer Scott Joplin (1868-1917), Jelly Roll Morton (1890-1941, King porter stomp) et son groupe les Red hot peppers.


Vers 1917, pour des raisons économiques et à cause de la fermeture de Storyville, beaucoup de musiciens quittèrent cette région pour celle de Chicago. Là-bas, pendant les années 20 et 30, plusieurs New Orleans jazz bands furent formés comme le Big-Band de Fletcher Henderson (1897-1952). Parmi les pointures de l’époque, beaucoup furent engagées par cet arrangeur (Louis Armstrong, Fats Waller, Coleman Hawkins, Benny Carter…).

En ce qui concerne l’arrangement pour Big-Band, on se doit aussi de citer les grands Duke Ellington (1899-1974, Harlem) et Count Basie (1904-1984, Atomic Basie).


Mais à partir des années 40 les musiciens noirs commencent à réaliser que le Jazz fait partie de leur identité. Cette période coïncide d’ailleurs avec le début des revendications pour l’indépendance des pays colonisés par les pays occidentaux. Leur rôle était donc de cultiver cet art et de le perfectionner, ce qu’ils firent avec le style Be-bop. Bien que les Big-band existent toujours, les petites formations comme les trios, quartets ou quintets se multiplient. Dans la construction des thèmes de Jazz, de nouveaux enchaînements d’accords apparaissent et l’improvisation utilise de plus en plus les extensions de 9èmes, 11èmes et 13èmes. Parmi les compositeurs Be-bop, on peut citer les noms de Thelonious Monk, Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Bud Powel…


Le style du Jazz Be-bop devient ensuite le Hard-bop au début des années 50, avec par exemple le bassiste Charles Mingus et le pianiste John Lewis.

Avec l’album Kind of Blue enregistré en 1959, Miles Davis (1926-1991) explore les possibilités du Jazz Modal.


En 1960, dans Giant steps, John Coltrane qui jouait aussi dans le groupe de Miles (Milestones), trouve de nouveaux enchaînements d’accords basés sur la division de l’octave.

Plus tard, pendant les années 70, le mélange Jazz-rock-fusion voit le jour. Encore une fois, Miles est l’un des précurseurs de ce mouvement (avec l’album Bitches brew par exemple). D’autres compositeurs participent au style Fusion comme Frank Zappa, John Mac Laughling, John Scofield et Pat Metheny (Travels), le pianiste Herbie Hancock, Carla Bley dans certains morceaux de Escalator over the hill ou encore le groupe Weather report (Remark you made).

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