Ecole de Musique du GIER
Ma méthode:
Comme la plupart des musiciens, je me suis longtemps demandé comment on pourrait "organiser" l'apprentissage de la Musique en évitant le gaspillage de temps, d'énergie, les "redites" et le découragement devant un tel travail...
Mon approche met l'accent sur 3 points importants: le développement de l'oreille intérieure, la connaissance de l'Harmonie et la maîtrise de l'instrument.
Savoir décrire un son:
La reconnaissance auditive de rythmes et de hauteurs permet de développer l'oreille, en faisant des relevés de pistes audio directement sur l'instrument et/ou sur partition. Avoir une bonne oreille, c'est pouvoir reconnaître et nommer un son (rythme, intervalle, tonalité, accord, cadence...).
Comprendre la grammaire musicale:
L'Harmonie consiste à expliquer quels sont les accords et leurs enchaînements dans différents styles de Musique. La connaissance de l'Harmonie aide beaucoup à choisir les bonnes nuances et les bons accents dans l’interprétation (y compris pour les musiques actuelles). Elle est indispensable à ceux qui souhaitent composer ou arranger.
Trouver des positions efficaces sur l'instrument:
Enfin, une réflexion sur le choix des doigtés facilite beaucoup l'interprétation de morceaux même très difficiles, et en améliore le résultat sonore. Imaginons que la Musique soit une Planète, les 3 points ci-dessus seraient alors 3 angles de vue différents de celle-ci: l'Harmonie et l'analyse en seraient la face cachée, l'oreille en serait la face visible et le jeu instrumental la surface...
Jouer d’un instrument de musique suppose évidement de connaître où se situent les différentes notes sur celui-ci et de développer progressivement une certaine dextérité, fluidité dans le jeu ou virtuosité. Bien sûr, la notion d’empreinte ou de position permet de trouver facilement les notes quelque soit l’instrument pratiqué. Elle est très efficace quand on débute, mais reste tout de même un « aide-mémoire » assez limité par la suite.
Finalement, en ce qui concerne la technique purement instrumentale, savoir jouer d’un instrument de musique, c’est savoir jouer les différents types d’arrangements qui existent pour celui-ci, le but étant d'obtenir une complémentarité rythmique entre la basse, le médium et les aigus. C'est cette interdépendance entre les 3 registres qui rend la musique vraiment "vivante" (et à plus forte raison pour les instruments polyphoniques).
Chaque type de réalisation correspond en effet à un mode de jeu spécifique: gammes, arpèges (comme dans les 3 études de H. Villa-Llobos), mélodie accompagnée, canon(s) (comme dans Kunst der fuge), accords plaqués ou « mélodie d’accords », mélodie sur basse tenue, ostinato (comme dans Death ray boogie), walking-bass (comme dans Weary blues) et block-chord…
On peut d'ailleurs remarquer que ces différents types d'arrangements existent pour n’importe quelle formation instrumentale, qu’ils peuvent être écrits ou improvisés…
C’est pourquoi l’approche proposée est basée pour l’essentiel sur le rythme (la polyrythmie), les intervalles entre les différentes hauteurs de note et les progressions d’accords. Tous ces "groupes de notes" pouvant être assemblés ou séparés, arrangés de diverses façons selon les styles. En effet, qu’est-ce que la musique sinon du rythme, des intervalles et des enchaînements d'accords?
A terme, le but est que vous deveniez autonome. Je dois donc vous donner les informations nécessaires à la réalisation d’un travail personnel (jouer un morceau de votre choix, prendre une piste audio en dictée, trouver des positions efficaces sur l’instrument, comprendre le système tonal, savoir lire les notations musicales…).
Toutefois, il serait une erreur de vous « mâcher le travail »: vous devez rester actifs. En vous posant des questions, à moi de vous guider et vous amener à déduire des conclusions par vous-même, le par-cœur n’étant efficace que pour jouer des morceaux.
Peut-on faire de la musique sans Solfège?
Pour ma part, je trouve que cette question n'a pas beaucoup de sens... Je m'explique:
De nos jours, le terme de "Solfège" a été remplacé par celui de "Formation Musicale" qui est plus "séduisant". Aujourd'hui, le "Solfège" a donc une connotation un peu vieillotte et fait penser à une approche essentiellement basée sur la lecture. Mais depuis les années 70 les méthodes pour apprendre les signes employés pour lire et écrire la musique ont évolué... pour le meilleur et pour le pire!
Vous pouvez donc décider d'en faire ou non. Mais rien ne garantit que l'apprentissage d'un instrument soit plus facile sans Solfège, car même si vous choisissez de mémoriser un son ou une position plutôt que de les noter, il faudra bien que vous puissiez en relever le rythme, les notes ou l'accord et les jouer sur l'instrument. Vous serez donc malgré tout amené à nommer ces éléments.
Mon avis personnel sur la question est le suivant: on peut faire de la musique sans solfège, mais c'est se priver d'un système de notation très efficace, moderne voir ultra-moderne et même sans égal dans les autres disciplines ou dans le monde.
A ma connaissance, la portée musicale est la seule représentation graphique à pouvoir transmettre avec précision autant d'informations à la fois (hauteurs, rythmes, type de mesure, nombre de voix, tonalité...). En réalité le solfège est "encastré" dans la musique puisqu'il est seulement une représentation de ses différents paramètres (ou dimensions). Mais il permet de noter à la quasi perfection n'importe quelle idée musicale.
Pourtant, il ne faudrait pas aborder le solfège comme quelque chose de seulement théorique, et bien faire le lien avec l'oreille, l'audition intérieure, la lecture, l'écriture et bien sûr l'instrument.
Mais à quelle fréquence prendre des cours?
A vous de voir! Cela dépend de vos choix personnels, de votre motivation... Pour ceux qui débutent, 1 cours toutes les 2 semaines me semble raisonnable. Pour ceux qui sont plus avancés (6 mois à 1 an de musique), je conseillerais 1 cours par semaine, à titre indicatif…
Débarrassons-nous d’une idée reçue!
La musique c’est du feeling, de l’imagination, il faut être inspiré!
Malheureusement, c’est faux. C’est même presque exactement le contraire, surtout quand on débute (et encore après) pour toute une série de raisons. Il n’y a pas de miracles: on ne peut pas deviner comment fonctionne un instrument ou un style de musique à moins que quelqu’un ne nous l’explique. Même les autodidactes ont su trouver les bonnes sources pour être guidés.
D’ailleurs l’histoire de certains compositeurs nous montre qu’ils ont tous suivi un enseignement de haut niveau: Mozart a reçu celui de son père Léopold (professeur exceptionnel) et de J. Haydn (tout comme Beethoven), Ray Charles a été bercé par le Piano bar pendant son enfance, J.S. Bach a analysé les partitions de D. Buxtehude, N. Coste a pris des cours de Guitare avec F. Sor, M. Davis des cours de trompette avec un ami de son père, C. Parker a relevé les solos de L. Young et B. Smith…
On peut parfois se demander comment un compositeur s’y prend pour écrire de la musique ou comment on peut devenir un « bon » guitariste ou pianiste. Mais comment avons-nous appris à écrire, marcher ou à faire du vélo ? Il n’y a pas de raisons pour que le langage musical ne puisse pas s’apprendre lui aussi, de la même façon qu’on a tous appris à parler: en « répétant » ce qu’on entendait, d’où le terme « répétition ». D’ailleurs chaque style de musique possède sa propre «grammaire» harmonique et mélodique.
Quand on entend parler quelqu’un dans une langue étrangère, on ne perçoit que des sons alors qu’on arrive à distinguer chaque mot et syllabe de notre langue maternelle! Il devrait en être presque pareil pour la musique, car derrière chaque note ou accord il y a souvent une certaine signification, une histoire individuelle ou collective, notre Histoire!
Et comment ça se passe au juste?
Même si j’ai une idée bien précise de ce qu’il faut faire, ça reste vous le « Boss »! On peut travailler à partir de n’importe quel morceau qui vous plait. Je préparerai mon cours à partir des caractéristiques de celui-ci en utilisant les rythmes, accords, mouvements mélodiques ou autre élément intéressant qu’il contient. Chaque cours dure au moins une heure.
Toutefois, si vous ne savez pas quoi choisir, je vous proposerai d’autres pièces à travailler. Je vous conseille toutefois d’alterner les styles (pop, classique, jazz ou autre) entre chaque morceau, vos progrès n’en seront que plus importants.
Je pense aussi qu’il vaut mieux commencer un cours par le moins agréable (tout ce qui a trait au « Solfège ») et de continuer par l’instrument.
Des Pré-requis sont-ils nécessaires?
Vous devez seulement savoir lire, écrire et compter, et si vous pouvez, faites une liste de morceaux que vous souhaitez travailler. Pour les plus jeunes, il faut vous sentir capable de rester concentré pendant 1 heure, ce qui n’est pas toujours facile, même pour un adulte.
Qu'est-ce qui peut faciliter vos progrès? Je pense que les principaux facteurs sont d'abord la motivation, la méthode de travail utilisée ou encore le fait d'avoir pratiqué des disciplines faisant appel à des compétences communes avec la musique ou le jeu instrumental (sculpture, escalade, mathématiques...).
Evidemment, si vous avez une capacité à manipuler des notions abstraites, à généraliser une logique (l’appliquer à plusieurs domaines), à établir des liens entre plusieurs notions, ou encore si vous êtes à l’aise avec la combinatoire… vous avancerez vite! Tout comme une bonne mémoire auditive et visuelle vous facilitera la tâche...